Quelques jours après l'attaque du Musée

Rejoins-moi chez le fleuriste.

Tels étaient les derniers mots prononcés par Emma avant de disparaître.

Des mots qui avaient hanté Wednesday encore, et encore, et encore.

Si elle avait échappé au lockdown du Musée, si elle était venue plus vite… Aurait-elle pu changer la tournure des évènements ? Aurait-elle seulement réalisé ce qui était en train de se passer ?

Car Emma, elle, n'avait pas réalisé, visiblement. Quand Wednesday était arrivé chez le fleuriste où elles s'étaient repliées lorsque Miss Merryweather avait subi la première attaque, ce fleuriste qui leur avait servi de point de chute tant de fois depuis… Elle avait découvert un petit lit de fortune encore abandonnné dans le coin - pull roulé en boule pour servir d'oreiller, veste qui avait du servir de couverture - et la rousse qui était sa meilleure amie, mieux, la soeur qu'elle n'avait pas eue, la fixant d'un regard vide… Avant de se jeter aussitôt sur elle, prête à dévorer sa cervelle.

Il n'y avait pas à tortiller : les zombies, on les massacrait. Déjà que Wednesday avait passé son enfance à vouloir tuer les vivants… Pour les morts, la question ne se posait même pas.

Mais là, c'était Emma, merde !

Et malgré la faim qui les animait, ces grands yeux verts étaient toujours les siens. Alors, Wednesday avait rusé. Elle l'avait piégée dans l'arrière boutique, se dérobant à la dernière seconde.

Et elle était partie en quête d'un meilleur point de chute. Un endroit où garder Emma en… vie… jusqu'à ce qu'elle trouve une solution.

Quelques rues plus loin, une enseigne avait attiré son regard ténébreux.

Beyond Life Inc.

C'était l'une de ces entreprises pharmaceutiques véreuses, ça, non ?

Le lobby grouillait de zombies, mais la Addams n'allait pas s'arrêter à si peu. Si elle pouvait nettoyer tout ça et prendre possession des lieux… Elle devrait pouvoir obtenir une salle sécurisée où planquer Emma, et un labo pour faire ses recherches.

Elle allait trouver un remède.

Elle allait la ramener parmi les vivants.

Mais chaque chose en son temps, n'est ce pas ?

D'abord, il se faisait tard, et elle devait s'assurer qu'Emma tiendrait le coup.

Wednesday avait dévalisé le stock de formaldéhyde d'une morgue, copieusement aspergé son amie, et planqué le reste derrière le comptoir de vente du magasin de plantes. Conservation, check. Emma n'allait pas se

Il ne lui restait plus qu'à la nourrir. Et là, les choses se compliquaient. Aller massacrer des vivants pour nourrir une zombie n'était pas une option - du moins, pas une option dont la rousse se serait satisfaite. Elle devait prélever la cervelle de cadavres, des cadavres frais.

Et par une chance inespérée, elle avait découvert qu'une rangée de monticules de terre anonymes, à taille humaine, avaient poussé comme des champignons dans le talus qui bordait l'ancienne autoroute. Il n'était pas difficile de faire le calcul : ce devaient être les hommes de Sanders, alignés là comme de vulgaires bandits de grand chemin.

Ils seraient parfaits. Personne ne les regretterait. Personne n'allait venir se recueillir sur leur tombe et la trouver en train de faire ce qu'elle avait à faire.

Alors, la brune posa sa glacière près du premier monticule de terre, et elle commença à creuser.

Quelques jours après l'attaque du Musée

Wednesday allait trouver un remède, elle en était certaine. Mais avant, elle devait s’assurer que le jolie minois d’Emma ne serait pas totalement décomposé d’ici là. Conservation, et nutrition. Si le premier facteur était facile, le deuxième était une autre paire de manches, surtout en tenant compte du sens moral de la rousse. Il n’y avait qu’une solution : elle devait prélever la cervelle de cadavres, des cadavres frais.

Et par chance, quelqu’un avait enterré une rangée de cadavres anonymes le long de l’autoroute. Les hommes de Sanders, elle en était certaine. Ils feraient parfaitement l’affaire ! Elle n’avait plus qu’à mener sa récolte.

La brune avait été si certaine que personne ne viendrait qu’elle fut surprise lorsqu’un garçon d’environ son âge déboula. Elle allait les chercher jusque dans la tombe pour les emmerder ? Ils avaient vraiment dû l’énerver.

Je les déterre pour élever une armée de cadavres et devenir la reine de la nuit, déclara-t-elle sur un ton on ne peut plus sérieux en soutenant son regard. Puis un sourire en coin étira ses lèvres - un peu las : le coeur n’était pas vraiment à l’humour, même noir.

Je suis à peu près certaine qu’ils nous ont tous énervés.

Elle fit un geste de la main pour désigner les environs.

Une rangée de cadavres anonymes, abandonnés le long de l’autoroute ? Ce sont forcément les hommes de Sanders.

Elle évacua une nouvelle pelletée de terre, puis soupira.

Si c’est pour rester planté là, attrappe la deuxième pelle et mets-toi au boulot.