Le pouvoir. C'était tout ce que Sylar souhaitait. Toujours avoir plus de pouvoirs. Silvergate était une véritable mine d'or de ce côté. D'abord, parce que cette île était peuplée d'humains, mais surtout de vampires et de magiciens. Vampire ... cela faisait drôle pour l'horloger de penser à des vampires. Jamais, il aurait pensé que cela existait. Ce monde était bien étrange et différent du sien, mais il appréciait bien. Le tueur en série n'avait plus besoin de cacher ses pouvoirs même si au fond, il ne s'était jamais réellement caché. Et puis, ils y avaient les nouveaux arrivants comme lui. Qui venait de plusieurs mondes différents. Bon lui, c'était rien d'extravagant hein, il venait de New-York, mais certains pouvaient venir de très loin ... Enfin depuis qu'il était à Silvergate, le serial killer avait plutôt fait profil bas. C'était assez étonnant d'ailleurs. Il travaillait dans une boutique d'horlogerie comme à l'époque, réparer les mécanismes et les comprendre, c'était toute sa vie.

Dernièrement, Sylar avait fait tout de même quelques vagues. Il avait tenté d'assassiner une louve ou plutôt une loup-garou, il ne savait pas trop comment l'appeler, pour lui prendre ce qu'elle était capable de faire, mais elle était encore en vie aujourd'hui donc, le trentenaire n'avait pas réussi. Que lui arrivait-il ? Était-il rouillé de tuer des gens et leur prendre leurs capacités ? Non ... Sylar avait déjà essayé la rédemption en suivant Peter Petrelli, son plus grand rival qui se prenait toujours pour un héros, mais cela n'avait pas duré. Les héros, ça n'existait pas. Et retrouver son père biologique, cela avait ouvert les yeux au serial killer sur lui-même ainsi que sur le monde. Il n'y avait rien de bien. Son père, pour se soigner de son cancer incurable, avait essayé de tuer Sylar parce qu'il possédait le même pouvoir que lui, comprendre les mécanismes donc, en coupant la tête de son fils, il aurait pu ainsi avoir le don de la régénération cellulaire tout comme lui pour se guérir. Sauf que cela ne l'avait pas laissé faire et il l'avait abandonné, seul avec sa maladie. Est-ce que cela l'avait surpris que son paternel tente de le tuer ? Pas vraiment comme ce dernier avait tué sa mère devant ses propres yeux alors qu'il n'avait seulement que cinq ans avant de le vendre pour se débarrasser de lui. Rien d'étonnant donc et c'était là toute la source du problème du tueur en série. Le traumatisme, la recherche d'être spécial et le manque d'amour.

Depuis quelques jours, il avait repéré une boutique de magie dans le centre-ville du quartier Lost Sea. Normalement, une boutique de ce genre serait une sorte d'arnaque ou bien qui allait avec certaines croyances, mais à Silvergate, cela devrait être complètement différent non ? Observant toujours au loin pendant ces quelques jours, il avait bien remarqué que c'était une femme qui s'occupait de cette boutique. Une femme dans la fin vingtaine ou peut-être dans la trentaine comme lui, c'était toujours difficile à connaître l'âge de quelqu'un. Cette femme était plutôt jolie. Dommage que Sylar doive lui ouvrir le crâne. L'horloger n'avait jamais fait de distinction pour ces victimes, cela pouvait être autant des hommes que des femmes, des vieillards, des jeunes et même des enfants. Il n'était pas raciste ni sexiste quand même, il ne faisait aucune différence. Tous pouvaient connaître le sort que leur réservait Sylar. Bien évidemment, il fallait seulement avoir un don particulier, être quelqu'un de spécial comme lui. Si cette femme s'occupait d'une boutique de magie, elle devait l'être, pas vrai, spécial ?

Aujourd'hui, le tueur en série décida de passer à l'action avec cette femme. Il n'avait peut-être pas réussi avec cette adolescente loup-garou, mais cette fois-ci, c'était la bonne - si seulement il savait que ça serait loin d'être aussi simple -. Comme à son habitude, Sylar aimait bien un peu se déguiser et jouer un rôle lorsqu'il devait s'approcher de ses proies. Il décida de s'habiller comme à l'époque avant qu'il devienne Sylar, des vêtements propres et soignés. Il avait même mis ses vieilles lunettes de vues. Il avait vraiment le look d'un véritable intello ou d'un geek du début des années 2000. La seule chose qui lui manquerait, c'était de bien peigner sa chevelure et de raser sa petite barbe, qui datait de quelques jours. Mais bon, on n'allait pas devenir fou pour si peu. C'était la fin de la journée et Sylar s'approchait vers l'entrée de la boutique de magie, l'Emporium, pour la toute première fois. Alors qu'il entra, un client en sortie au même moment et tous les deux se bousculèrent. Le client s'excusa et Sylar fit un léger hochement de tête tout simplement avant d'entrer.

« Bonjour. » Lançait-il en avançant tout doucement et en observant les étagères ainsi que la décoration de la boutique de magie. Cela pris que quelques secondes avant que le trentenaire remarque la femme. En la voyant, celui-ci avait un léger sourire en coin. « J'ai besoin de votre aide. J'sais pas si c'est possible pour vous mais ... j'aimerais que vous m'enleviez ce que je suis capable de faire. » Sylar jouait le rôle de sa première victime, Brian Davis. Ce dernier avait demandé au serial killer - sans savoir qui il était vraiment bien sûr - de lui retirer son don de télékinésie. Bien évidemment, l'horloger avait exaucé son souhait en le tuant et en lui prenant son don ... « J'ai ce don, ou plutôt cette malédiction, de savoir automatiquement quand quelqu'un me ment. Ça m'a gâché la vie pour être honnête. » Bien sûr que non, il n'était pas honnête du tout en se moment, mais il jouait bien son rôle. Cependant, Sylar avait bien ce pouvoir de savoir quand quelqu'un lui mentait, don pris à Sue Landers. Un pouvoir bien pratique et il pourrait devenir le meilleur enquêteur du monde avec un don pareil.

Jouer un rôle, l'horloger adorait cela. Il aimait toujours jouer la comédie et changer d'identité. Ce n'était pas pour rien qu'il n'utilisait plus son véritable nom et que son pouvoir de transformation était l'un de ses préférés. Sylar était doué là-dedans. De toute façon, qu'est-ce qu'il pourrait bien arriver ? La seule chose qui pourrait faire en sorte que le tueur en série soit démasqué, c'était que cette femme puisse lire dans les pensées ou un truc du genre. Le trentenaire ne pouvait rien faire contre cela et n'avait pas eu la chance d'ouvrir le crâne à ce cher télépathe Matt Parkman. Si cette femme avait un tel don, elle risquerait d'y trouver des choses pas très belles comme tous les meurtres qu'il avait commis, mais aussi son enfance des plus terribles. Même des futurs alternatives dont l'horloger avait eu conscience dont une que Sylar avait pris l'apparence du président des États-Unis ou encore, un autre futur qu'il n'était plus un meurtrier, mais un simple père de famille. Malheureusement, même dans cette vie, on l'avait poussé à bout quand une organisation qui capturait les personnes avec des pouvoirs, avait tué son fils. Sylar était entré dans une colère noire et avait anéanti une ville tout entière. C'était Peter Petrelli qui lui avait montré tous ses futurs. Peu importe ce qu'il faisait, il était toujours le vilain de l'histoire.

C'était pour cela que l'horloger tuait des personnes. Pour prendre leur pouvoir et être le plus fort. En effet, il avait besoin de se sentir plus spécial que les autres et plus fort. En même temps avec l'enfance qu'il avait eu, c'était un peu normal que le serial killer ait quelques troubles de ce genre-là. Entrant dans cette fameuse boutique de magie, Sylar ne savait pas du tout à quoi s'attendre. Il se doutait simplement que ce n'était pas une fausse boutique de voyante ou un truc du genre comme à New-York. Silvergate était une véritable mine d'or en ce qui attrait des trucs spéciaux. Cette femme était peut-être magicienne ou elle venait peut-être d'ailleurs comme lui, il n'en savait rien. Une chose était certaine, cela l'étonnerait beaucoup qu'elle soit quelqu'un de lambda. À son tour, elle saluait le trentenaire en affichant un sourire sur ses lèvres. Sans que la jeune femme puisse dire quoi que ce soit d'autre, Sylar en venait au vif du sujet. Enfin, au vif du sujet pour le personnage qu'il jouait bien évidemment. En disant qu'il était là pour qu'elle lui retire ce qu'il était capable de faire, un don. La gérante de la boutique de magie le regardait d'un air intrigué, voulant s'en doute en savoir plus. Elle détournait le regard pendant quelques secondes, mais Sylar n'y fit pas trop attention.

Le serial killer lui avait expliqué qu'il avait un don pour savoir quand quelqu'un lui mentait. C'était automatique. C'était un véritable pouvoir que l'horloger possédait. La jeune femme lui demanda depuis combien de temps qu'il possédait ce pouvoir et si c'était depuis la naissance. « Non, pas depuis la naissance. C'est arrivé du jour au lendemain et je ne suis pas le seul. D'autres personnes aussi ont un don. Pas nécessairement la même chose, mais vous comprenez ce que je veux dire. » Expliquait-il en remontant légèrement ses lunettes. Sylar n'était plus habitué de porter ces lunettes. Depuis qu'il était devenu Sylar, il ne les portait plus, mais là pour son rôle, le trentenaire s'était dit pourquoi pas. Dans tout ce qu'il venait de dire, le tueur en série n'avait pas menti à l'exception que ce n'était pas le pouvoir de détection de mensonge qui était apparu du jour au lendemain dans son cas. La femme lui proposa de s'installer sur une chaise, qui était tout près d'eux, en disant que ce n'était pas quelque chose d'anodin et qu'elle avait besoin d'en savoir plus. Sa voix se voulait plutôt rassurante et bienveillante.

Hochant légèrement la tête, l'horloger pris place sur cette chaise. « Merci. Vous êtes bien aimable. » Lançait-il d'un ton plutôt bas et en affichant un léger sourire. En faisait-il trop ? Peut-être bien. « Je viens pas d'ici comme vous pouvez vous en douter. Je viens d'une ville qui s'appelle New-York. Comme je l'ai dit, c'est arrivé du jour au lendemain. Et il y a cette organisation, qui capture les personnes avec ses ... dons spéciaux pour sans doute faire des expériences. » Commençait-il à raconter. Secouant légèrement la tête, Sylar défiait un peu trop de sa question, mais pour l'instant, c'était encore vrai ce qu'il racontait. Bien évidemment, cela n'allait pas durer trop longtemps. « Je m'égare ... Enfin, je peux savoir à n'importe quel moment quand quelqu'un me ment. J'ai à peine besoin de me concentrer. Quand la personne me ment, il y a cette sorte de bourdonnement. Je ne saurais pas vraiment l'expliquer. »

Encore une fois, tout était vrai. Les yeux de Sylar étaient rivés sur la demoiselle. « Écoutez, ça ne fait pas longtemps que je suis à Silvergate, mais j'ai bien vu que cet endroit n'était pas comme les autres. J'ai vu votre boutique et j'ai tout de suite penser que c'était le seul endroit que je pourrais peut-être trouver une solution à mon problème. Ce don, a détruit mon mariage, m'a amené des ennuis avec cette organisation ... Pouvez-vous faire quelque chose ? Vous avez sans doute des dons vous aussi pour avoir une boutique comme celle-ci, non ? » Bien évidemment, les mensonges avaient commencé. Jamais, Sylar n'avait été marié (enfin sauf dans ce futur alternatif qu'il avait vu). Puis bon, jamais il voudrait se débarrasser d'un pouvoir. Sauf que là, le serial killer entrait dans le vif du sujet pour lui. Savoir si elle avait des dons particuliers et c'était encore mieux si la jeune femme lui dévoilait c'était quoi. Là, il pourrait entrer en action ...