Sisters

Cornélia soupira. Voilà qu’elle était venue pour voir un médecin et que sa mère, soi-disant heureuse de la voir, la traine dans le bâtiment en gerbant des informations. Oh, comme elle s’était inquiété pour elle. Oh, comme elle était contente que son père (et donc son ex-mari) soit encore en vie. Oh, comme il était heureux que tout le monde aille bien. Cornélia avait envie de hurler. NON. Elle n’allait pas bien. Après le début de l’apocalypse, elle avait perdu sa raison de vivre, le patinage artistique où elle aurait dû devenir championne du monde, elle avait perdu son cœur, Douxie, et elle avait perdu sa famille. Pas de mort dans cette tragédie. Son père et sa mère avaient simplement avoué tous les deux avoir une autre famille ailleurs. Sa mère était parti rejoindre Lexa, dans le bâtiment, quand son père avait gardé Suki avec eux dans le musée.

Son monde avait explosé en deux points… Et maintenant ? Elle était là pour voir un médecin ici, qui pourrait lui donner un autre avis médical sur son état. Le colonel Moutarde, elle répugne à le nommer réellement, avait fait une blessée, elle. Sa mère ne le savait pas et Cornélia n’avait aucune envie de lui annoncer. Un bout de verre était rentré dans sa jambe, et elle ne pouvait maintenant plus danser. Elle avait donc, pour la seconde fois, perdu sa raison de vivre : la danse. Il ne lui restait rien qu’un peu d’espoir. Elle était venu pour demander à leur médecin s’il pensait comme celui du musée… pas pour se retrouver entrainer par sa mère dans les couloirs.

- J’aimerais tellement que tu connaisses un peu mieux ta sœur ! Elle est vraiment bien, et je pense qu’elle aimerait que tu sois vraiment sa sœur.
- Je n’en ai aucune envie, avoua Cornélia en serrant les dents.
- Cornélia Lillian Hale, réprimanda sa mère en s’arrêtant dans le couloir et claquant son prénom en entier pour marquer sa colère, je te demande de faire un effort !

Cornélia observa sa mère. Depuis cinq ans que l’apocalypse avait été donné, sa mère vivait ici, avec son autre fille…. Et on lui demandait à elle de faire un effort ? Elle n’était clairement pas venu pour ça. Et d’ailleurs, pourquoi la Lexa avait-elle besoin de compagnie ? Avait-elle oublié qu’elle lui avait volé sa famille ? Pour tout dire, sauf la fois où sa mère avait présenté Lexa comme sa fille, expliquant que les longs mois de voyage professionnel n’était en réalité que des mois passés avec elle et l’homme qu’elle aime, Cornélia avait juste soupirer. Parce que son père venait de lui faire le coup inverse juste avant… Comme si cela n’était pas suffisant d’avoir été des traitres et de ne pas l’aimer comme leur fille, puisqu’elle était la pièce « obligée », il fallait en plus qu’elle fasse un effort ? Parce que la véritable fille, celle que sa mère aime, ce n’était pas elle. La véritable fille de son père, celle qu’il aime, ce n’était pas elle. Elle, elle était la fille d’un mariage arrangé dans un 21ème siècle et qui avait été simplement logique pour garder les apparences. Et elle déteste ça Cornélia. Sa sœur se trouvait dans une pièce de sport, parfait, manquerait plus qu’elle lui propose de faire de la lutte. Sa mère la laissa, s’éclipsant en rappelant à Cornélia que si ça se passait mal, elle lui en voudrait.

Mais pourquoi diable ferait-elle ça ? Ah. Oui. Elle n’était rien et le savoir faisait aussi mal que sa jambe. Elle se tourna pour voir Lexa au loin. Elle s’avance et se retrouve devant elle. Elle ne sait pas quoi dire.

- Bonjour, Lexa, fit-elle simplement avant de se demander ce qu’elle pourrait dire à sa sœur… Tu as une mine affreuse.

Voilà, comme ça, elle avait posé la base de sa personnalité, elle avait l’habitude de dire nature peinture ce qu’elle pense. Et elle pense que Lexa devrait mettre des crèmes sur son visage. Et une question se fit dans son esprit... une question qu'elle ne résiste pas à poser.

- C'est vrai que tu as envie que l'on soit réellement soeur ? Ou c'est juste une lubie de ta mère ?

Ta mère. Pas Notre mère. Cornélia précisa ainsi que la colère de la situation n'était pas contre Lexa mais contre leur génitrice.

— ☆ ☆ —

La mère de Lexa est arrivée au bâtiment en ruines quelques semaines après elle, comme attirée là par la présence de sa fille, et la seule chose que Lexa a à dire à ce sujet c’est qu’elle aurait préféré que celle-ci reste avec son autre famille. Lexa a passé pas mal de temps seule dans les rues, à essayer de survivre par elle-même avant de rejoindre le bâtiment. Et, si elle est heureuse d’avoir trouvé une communauté… Lexa se sent surveillée désormais, dans chaque action qu’elle fait, et si avoir sa mère peut parfois être pratique pour aider à soigner une blessure faite en s’entrainant, les divers reproches et autres paroles sorties par la femme qui pense avoir tout vu, tout compris, et tout expérimenté sont… difficiles à accepter. Sa mère aurait préféré qu’elle reste bien sagement à faire la cuisine ou le ménage dans le bâtiment plutôt qu’elle rejoigne la Team Beta. Lexa n’a cependant pas l’intention d’écouter sa mère.

Avant que tout ne change, elle avait deux passions : la danse et les arts martiaux. Sa mère la laissait pratiquer les arts martiaux sous deux conditions : qu’elle fasse partie de l’équipe de Cheerleaders et qu’elle ait de bonnes notes. Lexa s’est exécutée, ayant d’excellentes notes, et elle est entrée dans l’équipe de Cheerleaders de son lycée sans le moindre problème. Et, aujourd’hui, c’est parce qu’elle a fait des arts martiaux toute sa vie qu’elle s’est retrouvée embarquée dans la Team Beta. Et, pour rien au monde elle ne changerait sa vie. C’est une chose que sa mère n’arrête pas de regretter, cependant.

Lexa peut comprendre que sa mère n’a pas envie de la voir risquer sa vie, mais c’est justement « sa » vie. Pas celle que sa mère peut vivre par procuration au travers d’elle. Sa mère, qui avait une double vie, qui était une véritable menteuse avant l’apocalypse et a donné à Lexa une demi-sœur avec son autre famille. Lexa laisse un soupir quitter sa poitrine à ce sujet. Elle n’a jamais réellement su quoi penser de cette histoire, si elle doit être franche. Certes, sa mère n’est pas une bonne personne pour avoir fait ce genre de choses mais… Est-ce que ça veut dire qu’elle doit en vouloir à la famille de celle-ci ? Cornelia et son père n’avaient aucune idée de ce qu’il se passait. Ils sont innocents dans ces histoires.

Si Lexa a ces préoccupations en tête, c’est parce que sa mère lui a annoncé que Cornelia serait par ici. Qu’elle allait être là pour quelques jours, afin de rencontrer Kaz, le médecin des lieux pour avoir un second avis sur une blessure. Lexa a tendance à éviter Kaz comme la peste : le médecin est bien trop droit dans ses bottes et à obliger quiconque à se reposer pour le moindre bobo. Mais, c’est probablement cette droiture et cette dédication dans son job qui font que les gens se remettent bien entre ses doigts. Quoi qu’il en soit, Lexa s’est isolée dans la salle où elle s’entraine aux arts martiaux depuis qu’elle est devenue membre de la Team Beta. La jeune femme s’est installée sur le sol pour travailler sa souplesse, clairement mise à mal par plusieurs années sans pratique.

Une grimace sur son visage, alors qu’elle tente de forcer son corps à aller plus loin dans le grand écart qu’elle veut atteindre, et une voix retentit sur le côté. Elle tourne la tête et laisse un rire quitter sa poitrine. Bonjour Cornelia, dit-elle, sans pourtant se relever. Merci. Toi aussi. C’est les cernes, ça fait tout, n’est ce pas, qu’elle lâche en lui faisant un clin d’œil. Elle-même dort très peu depuis l’apocalypse. Elle se réveille en pleine nuit au moindre bruit de peur que ça soit un zombie et… avoir rejoint la communauté ne change rien.

Elle ne se relève cependant pas, car elle n’est pas assez restée dans cette position pour sentir les effets sur ses muscles et… Il est hors de question qu’elle ait souffert pour rien. Je ne sais pas, qu’elle répond, franchement. Maman est… Elle n’aurait jamais dû faire ce qu’elle a fait. Mais toi et moi on n’a rien demandé et je ne vois pas pourquoi je devrais t’en vouloir pour les actions de notre mère, qu’elle répond avec franchise. Elle a juste évité de traiter sa mère d’imbécile. Dans un langage probablement un peu plus fleurit. Je crois que j’ai juste envie d’apprendre à te connaître, et à défaut d’être sœurs on pourrait au moins être amies, répond-t-elle finalement.

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Cornélia observe sa sœur, un pique de jalousie dans l’âme alors que cette dernière s’étirait, parce qu’elle le pouvait. Si Cornélia faisait ça, son muscle lui crirait de se calmer et elle finirait en position fœtal sur le côté à supplier que la douleur se calme. Elle le sait, elle a essayé. C’était une des raisons de sa venue ici. Voir Kaz pour que le super docteur lui disent qu’elle avait le droit de danser, ou alors qu’il lui trouve un médicament miracle pour ne plus ressentir la douleur et pouvoir continuer de faire sa danse, même si elle détruit sa jambe au passage. On lui avait trop pris. Elle en avait marre qu’on lui prenne ses raisons de vivre sans la moindre hésitation, comme si ça n’avait pas d’importance. Son copain, sa famille, son patinage, sa danse. Il manquerait plus que sa meilleure amie meurt, tiens et elle se retrouverait vraiment dans un état proche de la mort –ce qu’elle était déjà en réalité. Quand sa « sœur » lui répondit que les cernes faisaient tout, elle grimace et passe sa main sur son visage. Même en essayant, elle ne pouvait cacher les marques que le manque de sommeil, de nourriture et de vie intérieur faisaient à son corps. Bien que personne ne sache la raison. Elle n’était pas folle au point d’avouer ne plus réussir à trouver une raison de vivre maintenant qu’elle était clouée au sol.

- Il faudrait qu’on dorme plus, énonça-t-elle en caressant sa joue pour laisser sa main revenir dans le vide par la suite.

Cornélia regarde la jeune femme avec une curieuse expression alors qu’elle parle de ce que leur mère avait fait. Mon dieu, réalisa-t-elle en écarquillant les yeux… Lexa n’était pas au courant ? Elle ne savait pas que Cornélia avait réellement tout perdu comme une putain de bombe dans sa gueule ? Que c’était pire que la pire des histoires de télénovela espagnol ? Même Bolywood n’avait pas fait de situation aussi exagérément pathétique. Alors, après la surprise, elle eut un rire, un peu mauvais, un peu triste, un peu cassé par le manque d’émotions positives qui en découle.

- Tu ne sais pas ? reprit-elle un peu séchement. Quand ta mère…

Et elle insiste sur le « Ta » à nouveau, parce qu’elle avait une colère toujours froide et profonde pour leur génitrice. Une colère qui ne pourrait jamais s’apaiser. Cornélia pouvait comprendre que l’on veuille aimer une autre personne, mais elle ne comprenait pas la trahison. Si elle pouvait accepter que quiconque quitte sa copine / son copain par envie de voir l’herbe plus fraiche ailleurs… Elle ne comprenait pas que l’on reste avec quelqu’un en sachant que son cœur et son corps aillent voir ailleurs. Elle n’aurait pas supporter une trahison de Douxie, et elle l’aurait certainement émasculé, à l’époque. Elle reprit.

- … m’a avoué avoir une autre famille, qu’elle aime… avoir une fille, avec l’homme qu’elle aime… et vouloir te rejoindre…. Mon père m’a présenté ma demi-sœur, qu’il avait eue de la même manière. Alors, dans mon cas, ce n’est plus que ma mère que je déteste, mais ma famille en entier… malheureusement pour toi et Suki, vous vous retrouvez dans cette catégorie.

Elle venait de dire qu’elle déteste ses demi-sœurs ? Oui, mais ce n’était pas exactement ce qu’elle voulait dire. Sa main rejoint à nouveau son visage et elle repoussa des mèches qui la dérangent. Elle lâcha un soupire à en déchirer le cœur avant de reporter son attention sur elle.

- Pour être mon amie, faut être accrochée. Comprendre que je suis moins méchante que foncièrement honnête et sèche, parce que je ne vois pas comment dire les choses autrement que par une vérité brute. J’ai peu d’amis. Je pensais qu’il n’y avait que mes parents pour m’aimer malgré que je sois une garce, mais il s’avère que même eux ne m’aime pas réellement. Alors, si tu apprends à me connaître, tu apprendras juste à me détester, tu es sûr de vouloir essayer ?

— ☆ ☆ —

Un sourire s’étire sur les lèvres de Lexa face à la remarque de sa soeur. Un sourire amer, et un peu désespéré. Il faut dire qu’il est compliqué de réussir à dormir dans ce monde. Lexa est sans arrêt sur le qui vive. Elle a sans arrêt l’impression qu’un zombie va lui tomber dessus et qu’elle va devoir se battre pour sa vie. Et, quand elle dort ? Les rêves sont hantés par le souvenir des gens qu’elle a dû tuer. De ceux qui se sont changés en zombie alors qu’ils voyageaient avec elle, avant qu’elle ne se décide à rejoindre un campement. Avant qu’elle ne se retrouve ici, dans une apparente sécurité, dans un semblant d’organisation. Les rêves se transforment systématiquement en cauchemars où les visages de ceux qui sont partis se déforment, où ceux qui l’entourent deviennent des monstres qui la poursuivent jusqu’à ce qu’enfin, elle s’éveille en sursaut dans son petit lit.

Le sujet passe cependant à leur mère. Lexa fronce les sourcils alors que sa demi soeur lui demande si elle sait. Sait quoi ? Ses yeux s’écarquillent alors que sa mâchoire tombe sur sa poitrine. Elle observe Cornelia avec une expression totalement stupéfaite pendant qu’elle parle. Maman a... quoi ? Attends. Cette garce n’a jamais rien fait de toute ma vie à part me forcer à pratiquer la danse en échange de pouvoir continuer les arts martiaux, et soudainement elle m’aime et veut être avec moi ? Pardon ? Elle est choquée, Lexa. Vraiment choquée. Elle secoue la tête de droite à gauche avant d’ajouter : Je suis désolée que tu aies eu à subir tout ça, Cornelia. Si j’avais su... Non je n’aurais rien pu faire. J’étais une gosse soumise à mes parents, qu’elle dit, restant franche sur ce qu’elle ressent. Aujourd’hui elle aimerait pouvoir dire qu’elle aurait fait quelque chose. Mais, il faut se rendre à l’évidence : une gamine ne peut rien faire face à ses parents. Rien du tout. La version adulte d’elle va avoir une petite discussion avec sa mère, cependant. Une discussion bien salée qui ne va pas faire plaisir à la matriarche. Mais une discussion qui semble nécessaire. Quelle garce, qu’elle souffle, parlant de leur mère une nouvelle fois. Elle n’en veut pas à Cornelia d’avoir rejeté sa colère sur elle et sur son autre demi soeur. Elle se doute bien que la situation ne doit pas être facile. Elle en a vécu la moitié avec l’arrivée d’une demi soeur sortie de nulle part. Mais, Lexa a au moins eu la chance d’avoir eu un père aimant. Et présent pour elle.
Un sourire s’étire sur les lèvres de la jeune survivaliste alors que sa demi-soeur tente de lui faire peur en lui disant qu’il faut être accrochée pour être son amie. Lexa se relève alors, abandonnant ses étirements, et elle vient se placer en face de la jeune femme, une main sur chaque hanche. Je relève le défi et c’est mon dernier mot, Jean Pierre, qu’elle réplique avec un sourire sur les lèvres. Je ne suis pas facile à vivre non plus, de toute façon. Je suis têtue comme une mule et quand j’ai une idée derrière la tête, je l’ai pas ailleurs.

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« Cette garce ». Elle prend le surnom pour sa génitrice avec une joie non dissimulée. Oui. Elle était une garce. Sa mère l’avait obligé à sortir avec Chad… Elle avait dit qu’elle ne comprenait pas son amour pour Douxie et Cornélia avait été obligé de faire plusieurs sorties avec cet insupportable enquiquineur pour faire plaisir à ses parents. Et bien sûr, elle l’avait dit à Douxie qui, malgré son sentiment d’insécurité, l’avait bien pris. Oh. Cornélia l’avait bien rassuré. Elle n’avait pas ressenti la moindre once de sympathie pour l’abruti de service. Déjà, il se pensait supérieur à elle, et pour ça il avait bien besoin de redescendre. Et ensuite, Chad se permettait, comme beaucoup de personne, de critiquer son couple. Oui. Cornélia Hale, fille de riche et pimbêche, sortait, et aimait –surtout aimer d’ailleurs parce qu’elle n’hésitait pas à le dire, Douxie. Pauvre et prolétaire. Et elle s’en fiche. Son amour n’avait jamais été défini par le compte en banque de son aimé, mais par son caractère. Ainsi, sa mère, tout comme Lexa, l’avait obligé à faire des choses qu’elle n’avait pas du tout apprécié pour pouvoir avoir ce qu’elle veut réellement. Dans son cas, l’obliger à dire sortir avec Chad, et avoir quitter Douxie (ce qui n’était jamais arrivé) en échange de sa santé mentale.

- Une garce, comme tu dis.

En ça… Suki avait un brin plus de chance. Son père était un con, mais il écoutait plus facilement, ou alors se désintéressé pas mal de la chose et laissait faire sa mère. Donc.

- On était tous soumis à nos parents. Sauf que moi, les miens, ils avaient une double vie qu’ils ont préféré continuer après la fin du monde, qu’elle répond un peu pince sans rire.

Parce que c’était la vérité. Elle se retrouvait maintenant avec une famille particulièrement spéciale… Suki pourrait dire qu’elle va rencontrer la sœur de sa sœur sans que celle-ci ne soit sa sœur, et l’arbre généalogique en était tout retourner. Il y avait parfois ce genre d’ironie dramatique. La fin du monde de Cornélia avait eu lieu un peu après la fin du monde de tout le monde. Le début. L’apothéose étant cette putain de jambe qu’elle se trimballe maintenant… plus de danse, plus de patin, même plus de course soutenu. Elle observe la jeune femme se relever et hausse un sourcil à sa référence d’un autre temps.

- Même avant la fin du monde, Foucault était déjà une référence de vieux, précisa-t-elle bien inutilement.

Puis qu’en disant remarquer la référence, elle dit l’avoir aussi… mais ça ne l’empêche pas de critiquer pour autant. Parce que c’était comme ça qu’elle réagissait à une situation délicate, nouvelle, stressante… C’était comme ça qu’elle réagissait tout simplement à chaque situation ! Elle observe sa « sœur » sans comprendre son évidente et soudaine envie d’être « amie ». Elle avait essayé de mourir, déjà. Mais maintenant… comment pouvait-elle faire pour lui faire comprendre qu’être proche d’elle ne lui apportera que malheur ?

- Et tu as décidé d’être têtue en devant mon ami ? Il n’y a pas assez de challenge étrange au bâtiment pour que tu choisisses de te mettre des bâtons dans les roues ?

— ☆ ☆ —

Lexa ne comprend vraiment ps le besoin qu’ont certains parents de vouloir contrôler le reste de leur famille. Leurs enfants devraient être de petites choses précieuses, qu’ils aiment et tentent de protéger et non des moyens pour eux de vivre la vie parfaite qu’ils auraient aimée avoir. Clairement, Lexa n’a pas envie d’avoir plus de contacts avec sa mère…. Leur mère, plus exactement, si cela signifie qu’elle doit être sa petite chose. Ici, elle était bien. Ici elle pouvait pratiquer à nouveau les arts martiaux. Certes, ici signifie après une apocalypse zombie dans un monde détruit et où elle a rejoint un bâtiment qui, clairement serait considéré non seulement insalubre et probablement dangereux dans le monde d’avant. Mais, elle y a trouvé son compte.

Et découvrir soudainement qu’elle a une demi sœur sortie de nulle part qui a été contrôlée par leur dérangée de mère… Bref. Lexa ne peut pas s’empêcher de compatir avec celle-ci. Parce que pour le coup elle n’est pas sûre et certaine qu’elle aurait réussi à accepter le traitement de sa mère, au vu du peu qu’elle en a comprit dans ce que sa demi sœur lui dit. Lexa aurait plus été du genre à foutre le camp sans se retourner, après tout.

Mais, en même temps, on est tous soumis à nos parents, n’est ce pas ? Est-ce qu’elle aurait eu le courage de faire quoi que ce soit ? C’est facile, de dire après coup ce qu’on aurait fait, ce qu’il se serait passé dans telle ou telle situation… Je suis désolée, qu’elle répond avec un soupir. Certaines personnes n’ont vraiment pas leurs priorités à la bonne place. Au moins son père était à peu près décent. Il tenait tête à sa mère pour que Lexa ait un minimum de liberté.

Je ne me rappelais pas du nom du présentateur, moi, réplique Lexa avec un sourire en coin. Juste de la phrase. On l’entendait tellement partout. Dans chacune des publicités absolument ennuyeuses qu’il y avait à la télé, pile au mauvais moment. Aujourd’hui, la jeune femme payerait pour en entendre une à nouveau, parce que ça signifierait que le monde est redevenu normal.

Bref.

Oh il y a des challenges, oui. Mais, on est du même sang, toi et moi. Aujourd’hui plus que jamais il faut se serrer les coudes. C’est ma philosophie. Je ne sais pas si ça s’applique vraiment à notre mère vu la garce qu’elle est mais… Toi… Si tu as besoin de quelqu’un je suis là. Je n’aime pas me prendre la tête avec des complications à la noix. Tu as besoin, tu demandes. Et si c’est dans mon pouvoir, je t’aiderais. Parce qu’elles sont sœurs. Et qu’au fond, Lexa aurait réellement aimé avoir une sœur en grandissant. Une vraie sœur avec qui partager des secrets, créer des forts avec des draps et avec qui discuter de garçons jusqu’au petit matin.

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Cornélia ne sait pas exactement quoi dire aux excuses de sa sœur. Les premiers mots qui lui brulent les lèvres sont « ce n’est pas ta faute », mais elle n’arrive pas à le dire. Elle ne veut pas de sa pitié, ou de ses excuses. Elle a peur de vouloir ensuite du réconfort, et Cornélia Hale ne demande jamais du réconfort, à personne. Pas même à sa famille, ce qui tends à prouver le contexte plus que particulier de sa famille. Si sa mère a été une bonne mère, ce n’est pas avec la blonde… qui, selon son père et sa mère, aurait du se marier avec Chad au lieu de sortir avec Douxie… Ce qui prouve la tension familiale constante qui se trouver dans son foyer. Elle a eu une mère qui voulait commander sa vie, et un père qui voulait faire pareil. Son père a changé depuis, drastiquement… mais sa mère elle ne trouvait pas tant que ça. Cornélia a été obligé de faire du patinage, et ce n’est qu’à cause d’une bonne étoile que Cornélia a aimé patiner. Cornélia lui lance un regard, qui s’illumine à peine de la répartie de sa sœur.

- Le nom du présentateur, c’est de la culture générale, qu’elle se défend sans se démonter.

Bien qu’elle peut avouer sans honte, à contrario, que c’est bien le seul nom dont elle se souvient réellement. Les autres sont qu’un flou dans son esprit qu’elle ne compte pas essayer de déterrer. Quand elle est triste, elle se dit qu’elle aimerait faire un reset de son esprit et tout oublier. Elle a besoin de ce genre de paix que l’oubli permet. Elle observe sa sœur. « On est du même sang », qu’elle dit. Ses parents aussi, pourtant serrer les coudes n’a jamais été aussi éloigné de leur réaction face à elle. Elle les soupçonne de vouloir qu’elle disparaisse, maintenant qu’ils peuvent être avec la famille qu’ils aiment réellement.

- J’aimerais retrouver l’usage plein et entier de mes jambes, mais ce n’est pas quelque chose que tu peux me donner, avoue-t-elle tout simplement sans rajouter sur ça avant de passer au début.

Elle ne sait pas… elle a l’impression que la jeune femme a vraiment envie d’être lié à Cornélia… La blonde ne sait pas encore trop comment réagir. Elle n’a jamais eu trop l’habitude que l’on veuille d’elle dans sa vie. Sauf Douxie. Même son autre sœur, celle du côté de son père, son amitié est lointaine et presque inexistante….

- D’accord. Je note pour une prochaine fois alors. Et c’est réciproque. Tant que tu ne me demandes pas l’impossible pour une raison stupide, cependant. Je n’ai aucune envie de crapahuter dans des égouts pour une balle perdue.