— ☆ ☆ —

Cela fait quelques semaines qu’Elyon se trouve ici, et elle s’est adaptée à ce nouvel endroit. Elle a certes tenté de rentrer chez elle par tous les moyens, inquiète par ce qui pourrait arriver à Meridian sans elle. Mais, Elyon n’a pas réellement eu d’autre choix. Son pouvoir lui permettant d’ouvrir des portails d’un monde à l’autre semble avoir totalement disparu, et il lui est tout simplement impossible de trouver un moyen de repartir d’où elle vient. Elle a donc accepté son sort, trouvé un job et commencé à être une membre active de la société.

Si elle a eu autant de facilité à s’installer ici, c’est que ce n’est pas la première fois qu’elle découvre l’existence d’un autre monde. Découvrir Méridian, et plus tard qu’elle en était la reine légitime, a été un véritable choc pour elle. Apprendre qu’il existe d’autres mondes encore l’est bien moins. Ce qui la dérange réellement c’est de ne pas être en mesure de rentrer chez elle. Elle s’inquiète pour les gardiennes, et pour toutes les autres personnes qu’elle a laissées derrière elle. Elle a réellement envie – et besoin – de savoir si quelqu’un va venir de son monde. C’est pour cela qu’elle a demandé aux gens qui acceuillent les nouveaux venus de la prévenir si quelqu’un vient de Méridian ou de Sheffield.

C’est probablement pour ça que, lorsque son téléphone sonne ce matin là, affichant le numéro du centre d’accueil, elle décroche, le cœur battant d’excitation. La jeune femme inspire un grand coup, et elle sent le sang quitter son visage lorsque la personne de l’autre côté mentionne une certaine Cornelia, qui passe son temps à râler au centre d’accueil. Oh mon dieu, qu’elle murmure. J’arrive. Empêchez-la de partir, j’arrive. Elyon enfile rapidement ses chaussures et se rend le plus rapidement possible à l’endroit où les gens arrivent. Là, elle cherche rapidement, avant d’attraper quelqu’un et de demander où se trouve Cornelia Hale. On lui indique une petite pièce, dans laquelle Elyon entre, essoufflée. Corny, qu’elle lâche, traversant l’espace qui les sépare pour littéralement sauter au cou de sa meilleure amie. Je suis tellement contente de te voir ici.

I am happy to see you there

- C’est une aventure !
- Je vais vous bouffer.

Comme pour les trois dernières fois où elle était venue dans cette association de malheur pour trouver un moyen de rentrer chez elle, on lui sortit cette putain de phrase de merde. Une aventure ? Elle allait leur en donner de l’aventure si on ne trouvait pas un moyen de la ramener chez elle ! Déjà, parce qu’elle n’aime pas cette endroit, elle et les changements ça fait dix huit milles, en plus, elle avait deux travails à plein temps chez elle : patineuse artistique et aide fleuriste… ET s’il fallait ajouter à tout ça, elle était une gardienne de Kandrakar. Elle n’avait pas que ça à faire.

- Nous avons appelé quelqu’un pour vous.
- Je vous déteste, et en plus votre coupe ne met pas du tout en valeur votre visage, on dirait une boule, ce qui alourdit aussi vos yeux et accentue vos cernes.

Elle était gênée par tant de manque de soi capillaire. Ses cheveux, bien que toujours d’un blond étincelant, criait de voir le peu cas que la femme faisait de sa tignasse. La femme finit par faire une grimace et sortit, sans lui expliquer qu’on avait trouvé quelqu’un originaire de son monde pour venir l’aider. Machinalement, elle mit sa main dans poche et jeta les grains trouver sur le sol, et elle commença à faire pousser la plante le long du mur de cette cellule. Bon. Ok. Ce n’était qu’un bureau un peu vide, mais on ne devrait jamais laisser une femme esseulée dans un bureau avec des graines dans sa poche. Dans ce moment, au moins, elle pouvait se permettre de rajouter de la couleur et de la vie partout, parce que, bien que choqué parfois, tout le monde savait savoir que la magie pouvait exister… C’était déjà ça de pris. Cependant, elle voulait toujours partir. L’idée de laisser Douxie, qu’elle voit comme le seul être intéressant de la ville, aussi avait-il réussi à lui trouver un moyen pour qu’elle s’habille comme elle le souhaite et puisse faire sa vie sans le moindre sous, lui fit un pincement au cœur, mais tant pis. Elle avait sa vie, ailleurs, de l’autre côté de la muraille ! Elle se lève et arpente la pièce. Elle savait pas ce qu’elle allait devoir encore remplir comme document, mais ça l’emmerde fort. Alors que la porte s’ouvre, elle était prête à rappeler à l’humanité qu’elle allait explosé sous peu… mais c’est Elyon qui fonça dans ses bras. Réceptionner rapidement, Cornélia mit une seconde à comprendre et à se désoler.

- Oh ! Non ! Elyon ! Ne me dis pas que tu es coincé ici aussi ? Il faut que tu repartes ! Ton peuple a besoin de toi ! Ils vont bien finir par trouver une solution pour nous renvoyer, n’est-ce pas ? Je vais aller leur faire remarquer qu’ils ne se sont pas prosterné devant toi, même si tu n’aimes pas ça, tu le mérites, non mais oh !

Elle était outrée, la petite Cornélia, et ses pieds finirent par rejoindre le sol pour en montrer avec geste ses pensées. Jusqu’à remarquer la tenue de son amie. Elle, elle était habillé d’un élégant tailleur qui bouffait aux hanches dans un pantalon taille haute qui remontait ses fesses et permettait de réaffirmait sa beauté. Elyon était belle, mais sobrement vêtu comme l’époque de l’école, quand elle n’était pas une reine et la lumière d’un peuple tout entier. Alors, elle fronce les sourcils. Elyon avait l’habitude, elle devait deviner avant même que Cornélia n’ouvre la bouche, avec une moue pincée et dégoutée, ce qui allait sortir de sa bouche :

- C’est quoi ses fringues ?

— ☆ ☆ —

Les bras d’Elyon se referment donc autour de sa meilleure amie alors qu’un grand sourire s’étire sur ses lèvres. Au vu de la tête que faisait la femme qui lui a indiqué la pièce, Cornelia a probablement été elle même, et a traumatisé un peu la jeune femme. Peu de mode est capable de voir qu’en réalité, corny a un coeur d’or et qu’elle est réellement capable du meilleur. Les gens s’arrêtent face à cette carapace qu’elle montre à tous, et ne cherchent pas à la comprendre plus que ça. Agaçant.

Je suis coincée ici, oui, répond Elyon avec un grand sourire. Mais ce n’est pas si mal ici, qu’elle ajoute, espérant ainsi détourner Cornelia de ses idées de prosternation devant elle. Elyon a toujours été quelqu’un de simple, et apprendre qu’elle était une princesse d’un autre monde – et même une reine lorsque son frère lui a laissé sa place légitime - a été un grand choc pour elle. Elyon n’avait pas envie d’être reine et ce qu’elle déteste plus que tout c’est justement qu’on fasse preuve de révérence envers elle. Elle n’est qu’une fille normale qui a eu la chance de naitre dans une famille extraordinaire. Il n’y a rien de spécial à cela. Mon peuple est en de bonnes mains, Cornelia. J’ai fais ma vie ici, qu’elle ajoute avant de passer une main dans ses cheveux. Il n’est pas possible de repartir d’ici. J’ai essayé les premiers jours, mais même mes pouvoirs ne me le permettent pas, qu’elle ajoute avec une légère grimace, juste avant de réaliser que...

Cornelia est en train de la regarder de haut en bas. Et de bas en haut.

Oh non.

Non.

Qu’est ce que c’est que ces fringues, qu’elle lui demande, Cornelia. Elyon baisse les yeux sur son jean un peu déchiré. Et sur le débardeur rouge vif qu’elle a ajouté. Et, sur la veste bleue qu’elle a passé par dessus. des vêtements, qu’elle répond sur un ton interrogatif. Tu sais, ça sert à éviter de se ballader tout nu dans les rues. Ca n’a pas vraiment d’autre intérêt à mes yeux, qu’elle ajoute en passant une main dans ses cheveux. En plus, je bosse chez le botaniste alors... Je ne peux pas mettre des vêtements trop beaux ils vont être tâchés de terre, qu’elle tente de justifier.

I am happy to see you there

C’était doux de sentir à nouveau le câlin d’une amie. Bien que Cornélia ne le dira jamais en ses termes, ni même à personne, elle avait eu un manque de contact physique que seule sa meilleure amie pouvait lui donner. Bien qu’elle apprécie les WITCH pour ce qu’elles sont, elles n’avaient jamais eu trop de moment intime qui permette un câlin fraternel. Elle aimait les WITCH comme ses meilleures amies, avec plus d’amour parfois pour certaines que pour d’autres…. Mais Elyon avait été sa première meilleure amie, la plus longue, et sa sœur de cœur. S’il fallait en choisir une, ça serait elle… et d’ailleurs, elle l’avait prouvé à l’époque. Quand elles avaient commencé, elle avait décidé qu’il fallait qu’elle protège Elyon et qu’elle la ramène à la raison quand son frère l’a manipulé. Leur amitié était plus fort que tout, et cela lui faisait du bien de voir que cela allait même dans une autre dimension totalement nouvelle.

- Pas si mal ? elle s’étrangle avec sa salive. Si tu me sors toi aussi que c’est une aventure, je jure de te faire manger des fraises pas mûres la prochaine fois que j’en fais pousser !

Non… mais… Une aventure de se retrouver coincée sans la moindre possibilité de redevenir ce qu’on était ? Elle était, à l’origine, une patineuse olympique et championne du monde… qui pourrait croire qu’elle allait accepter de se retrouver à nouveau à être « rien du tout », elle avait travaillé bien trop fort, trop dur, trop longtemps pour qu’on lui dise que sa vie d’avant avait eu un tel arrêt brutal. Elle écoute à peine cette histoire d’impossibilité de repartir. S’il y avait une méthode pour faire un chemin, il devait y avoir une méthode pour faire le chemin retour. Point. C’était logique. Mais elle était occupée à autre chose alors qu’elle regarde sa meilleure amie en fronçant les sourcils, puis en fronçant les nez d’agacement.

- Parfois, il vaut mieux rester nu que de ne pas s’habiller correctement, qu’elle rétorque vers Elyon. Tu peux très bien t’habiller élégamment et travailler chez le botaniste ! Tu es la fille la plus jolie que je connaisse et tu caches ton potentiel derrière des habits mal accordé.

Oui. Cornélia était limite plus outré sur ça que sur le fait qu’être coincé… parce qu’être coincé avec sa meilleure amie, ça n’avait pas le même cachet que sans. Avec Elyon cela peut devenir une aventure. Sans c’est juste de la merde. Elle regarde à nouveau sa meilleure amie et remonte une mèche derrière son oreille pour toucher sa peau et vérifier qu’elle met bien les crèmes de nuit. Elyon avait toujours été bien plus jolie qu’elle ! Elle pince les lèvres.

- Il va falloir qu’on aille faire du shopping. Tout de suite. Viens !

— ☆ ☆ —
@Cornélia Hale

Elyon laisse un rire quitter sa poitrine lorsque cornelia réagit à la remarque qu’elle fait sur cet endroit. Oui, Elyon trouve ça pas si mal. Elle apprécie la vie qu’elle s’est faite ici et elle n’a pas réellement l’envie d’en partir. Aussi étrange que cela puisse paraitre, évidemment. Elle penche la tête sur le côté et observe Cornelia avec une lueur amusée dans le regard. Bien sûr que non. C’est juste que… Je ne voulais pas être reine, tu le sais. Alors, redevenir personne ici c’est…agréable. Je bosse à la boutique de fleurs, j’ai des horaires cools et je peux penser à ma meilleure amie et à ses conseils en botanique à chaque fois que je dois faire une bouture ou rempoter une plante. C’est vraiment agréable comme vie. La royauté… elle a donné. Elyon ne s’est jamais sentie légitime à être assise sur un trône et à attendre sagement que les gens viennent avec leurs doléances. Ou à prendre des décisions pour le bien commun. C’est la chose la plus difficile qui soit.

Bref. La jeune femme s’est rapidement habituée à cette nouvelle vie et elle est même relativement contente de ce qu’elle y a construit. Bien entendu, l’arrivée de Cornélia est, clairement, un point très positif dans cette histoire et la jeune femme est particulièrement contente de l’avoir… jusqu’à ce que celle-ci pointe la tenue de la jeune femme. Tenue qui ne plait visiblement pas à son amie qui lui dit qu’elle aurait mieux fait de rester toute nue. C’est une idée, commente Elyon, presque sérieuse. Vraiment ça lui économiserait de l’argent et du temps de ne pas avoir à mettre de vêtements comme ça. Un soupir quitte la poitrine de la jeune femme à cette idée. Cependant, Cornelia n’en a pas fini avec elle et décide de l’entrainer faire du shopping.

Wait.

What.

Mais, qu’elle commence avant de se faire attraper par le bras et entrainer en direction de la boutique la plus proche. Mais. C’est juste des vêtements, Corny, qu’elle tente de se justifier tout en trottinant derrière son amie. Je suis bien dedans, c’est pas tout ce qui compte ?

I am happy to see you there

- Tu ne voulais pas être reine, mais tu l’es, Elyon. Et j’ai toujours dis que tu étais bien plus noble avant même que je ne possède mes pouvoirs.

Depuis toujours Cornélia aime Elyon. Depuis toujours, elle sait que son amie peut faire tout ce qu’elle veut et être ce qu’elle veut. Sa meilleure amie était bien au dessus que tout le monde. Le fait qu’elle soit une reine n’est que logique. Elyon est gentille, douce, calme, protectrice. Elle est la meilleure chose que cette Terre a pu donner. Alors, si la jeune est une reine, ce n’est que justice !

- Tout le monde devrait se mettre à genou devant toi, bougonne-t-elle.

Si sa meilleure amie ne veut pas accepter sa place, légitime et tout à fait digne d’elle, elle ne pouvait pas l’en empêcher… mais elle peut l’empêcher de se trimballer avec une faute de goût évidente ! Elle l’embarque avant de s’arrêter devant une première enseigne.

- Ce n’est pas tout ce qui compte. Tu dois trouver des habits qui sont confortables, qui te correspondent et qui ne sont pas une faute de goût. Si tu n’es plus reine, tu restes la femme la plus belle des environs, alors tu vas rentrer et te laisser acheter des habits, que tu mettras, parce que sinon je me fâche

Même s’il est clair qu’elle ne savait pas être fâché avec son amie, en réalité. Cornélia sait qu’Elyon fait parti de cette touuuuuuute petite part de la société pour qui elle donnerait tout. Elle peut même s’habiller mal si c’est pour que sa copine soit vue comme l’être magnifique qu’elle est. Elle le savait à l’époque, quand elle était devenue la reine et que ses nouvelles amies pensaient qu’elle était une vile méchante, et elle le sait encore maintenant. Cornélia, qui pourtant ne se prends pas pour de la merde, sait que son amie mérite plus, doit avoir le droit à plus… Dommage qu’Elyon ne le sente pas en elle, cette noblesse que Cornélia peut voir. Elle lui prends le bras pour rentrer dans le magasin avec un sourire.

- N’est-ce pas la meilleure des retrouvailles ? Du shopping entre amies ! J’adore t’habiller, comme une petite poupée ! C’est mon petit plaisir à moi.

Et son sourire et l’air sur son visage l’attestent, elle adore habillé Elyon et profiter des soldes avec elle. Plus qu’avec n’importe qui d’autres. Même si elle aime les filles des W.I.T.C.H. elles n’ont pas l’importance que revêt Elyon à ses yeux.

— ☆ ☆ —
@Cornélia Hale

Si Elyon n’a jamais voulu être reine, elle n’a pas vraiment d’autre choix. C’était sa destinée, et elle a réellement eu l’impression qu’elle n’allait pas réussir à faire autre chose de sa vie, jusqu’à être envoyée dans cet étrange endroit. Et, cet étrange endroit lui convient bien plus que la réalité dans laquelle elle devait juste rester assise sur un trône à attendre que le temps passe et à prendre des décisions difficiles. La jeune fille laisse un soupir quitter sa poitrine et elle sourit à Cornelia. Tu es la meilleure des amies, Cornelia, à toujours me hyper comme ça... Mais être reine c’est difficile. C’est devoir prendre des décisions très difficile pour le bien de tous tout en laissant une partie de la population insatisfaite, qu’elle ajoute avec un sourire. Être reine c’est difficile, et ce n’est pas fait pour tout le monde. Clairement ce n’est pas fait pour tout le monde, et les meilleurs rois et reines sont ceux qui n’aiment pas leur job.

attention, ça ressemble un peu à une dictature tout ça, qu’elle plaisante à l’intention de Cornelia lorsque celle-ci lui dit que tout le monde devrait s’agenouiller devant elle. Quoi qu’il en soit, Elyon est réellement contente de se retrouver dans ce nouveau monde loin des obligations de son trône. L’obligation qu’elle ne peut plus éviter, cependant, c’est celle de porter des vêtements qui plaisent à sa meilleure amie. Meilleure amie bien plus fashionista qu’elle-même. Meilleure amie qui, en plus, lui fait un cours sur les fautes de gout. Cours que Elyon écoute avec une expression circonspecte, et elle éclate de rire lorsque son amie lui dit qu’elle est la plus belle femme des environs.

Parfois, Cornelia sonne plus comme sa petite amie que sa meilleure amie. Mais, leur lien est purement platonique et la jeune femme penche la tête sur le côté, un peu décontenancée. Très bien, on ira faire du shopping, qu’elle répond avec un grand sourire. A ces mots, voilà son bras attrapé par une Cornelia qui semble déterminée à l’emmener faire du shopping là tout de suite maintenant, et Elyon commence par se dire qu’elle va protester.

Avant de finalement abandonner : elle sait que Cornelia n’écoutera pas un mot de ce qu’elle lui dit dans tous les cas, et qu’elle va se retrouver dans un magasin avant d’avoir eu le temps de dire “ouf”. Elle ne dit donc rien et se contente de rire en se laissant entrainer vers le premier magasin venu, bien contente d’avoir retrouvé sa meilleure amie. Celle qui lui a manqué à chaque seconde depuis qu’elle est arrivée dans ce monde.