Prendre la décision de quitter notre à travers un portail a été plus que bénéfique. Qui sait ce qu’il serait passé dans ce bunker, même moi je n’osais pas l’imaginer. Il fallait prendre une décision et en tant que Championne et nouvelle cheffe de tous ces gens, il a été dans mon devoir de faire quelque chose de bien et de sensée. Mais bon, nous étions sur une île, chacun faisait sa petite vie tranquille tandis que moi je veillais sur eux, mais à distance. Mon rôle après tout. J’ai cru comprendre que les morts revenaient à la vie ici, donc il n’était pas sans savoir que j’avais eu vent de l’apparition de Lexa. Peut-être reprenait-elle le flambeau ? Il faudrait sérieusement que j’ai une petite discussion avec elle, un jour où l’autre. Il était certain que Gaia savait où elle se terrait puisqu’elle lui a toujours été fidèle, je ne pouvais pas lui en vouloir. On était libre désormais, plus attaché à ce qu’était notre vie autrefois.

Je n’avais pas perdu de temps à comprendre quel était cet endroit en causant aux bonnes personnes et être la plus sociable qui soit, même si ce n’était pas mon fort habituellement. Dans tous les cas, j’ai beaucoup appris. On était pas seuls, bien évidemment. Il y avait les habitants, ceux qui sont nés ici et les premiers arrivants en juin 2019. Un sacré bail si vous voulez mon avis. Et nous faisions partis de la seconde vague. Je ne voulais pas comprendre comment fonctionnait ce portail et je n’avais aucun désir à retourner où nous étions, sur Terre alors qu’elle était sur le point d’être anéantie à cause de la radiation. Plus du tout vivable.

Je profitais de ce calme pour rester chez moi ou du moins aller explorer davantage les environs. Je me préparais et je sortais de cet antre qui servait de demeure. Je me dirigeais vers le centre ville pour faire quelques courses ou même zieuter les vitrines des magasins à disposition. J'essayais de tout faire pour oublier Lincoln. Mon monde, mon tout. C’était difficile, mais je n’avais guère le choix, si je voulais survivre. Je n’eu pas le temps de songer plus profondément qu’une voix familière me fit sortir de mes pensées. Raven Reyes, la seule personne que je pouvais supporter en ce moment et la seule qui ne ravivait aucun mauvais souvenirs.

“Toujours à dire des flatteries à ce que je vois, Reyes.”

Je la saluais à mon tour, la serrant quelques secondes dans mes bras.

“Donc qu’est-ce qui t’amène ici ? Une séance de shopping ?” plaisantais je à moitié. "Ou tu voulais me voir ?"  

J’haussais les épaules après que Raven dise que les flatteries ne mènent nulle part. Comment le saurais-je ? Il n’y a pas longtemps, on faisait tout pour survivre sur une Terre qui a été ravagé par la radiation. Se battre pour survivre. Divisé en plusieurs tribus. Faire des choix entraîne des conséquences. Une guerre. Un championnat. Encore une fois, tuer ou être tué dans une arène avec les meilleurs combattants. À chaque fois que je fermais les yeux, je me retrouvais à l’intérieur, faisant tout pour survivre. Se battre pour la place dans un bunker pour finalement voir un portail s’ouvrir devant nous. La décision a vite été prise. Je ne regrettais rien, sauf peut-être les pertes. Pour certains, cela était jugé nécessaire. J’étais une guerrière, pas une leader.

“Moi aussi je suis contente de te voir.”

Voir un visage familier me faisait du bien, surtout que c’était la copine de mon frère Bellamy. Raven voulait sortir prendre de l’air, sans avoir à penser à sa survie. Effectivement, ça a changé. Ici, c’était plus calme, paisible, sans aucun risque de ne pas se réveiller le lendemain.

“À qui le dis-tu… Je ne m’en plaindrai pas pour le coup !” une petite pause. “Bel ne te fait pas trop de la misère, j’espère ?”

Raven pensait aller boire un chocolat chaud dans un dinner qui était tout près de nous, me proposant de venir avec elle.

“Ouais, on peut y aller. Merci de l’invitation.”

Ensemble, on se dirigeait vers le dinner en question. On nous assiégeait à une table  dans un coin tranquille. Je jetais un coup d’oeil à la carte. Rien qu’à voir les noms, ça me donnait l’eau à la bouche.

“Tu prends uniquement un chocolat chaud ? J’avoue que ça me donne une petite fringale tout ça.”

Une fois la décision prise, la serveuse revient pour noter notre commande. Une fois repartie, je soufflais doucement.

“Y’a pas grand monde, étrangement. Sommes-nous trop tôt ?”