Pando

We all need ally

feat @Josephine Montilyet

Depuis qu’il était libre, Theon avait généralement choisi de se ranger derrière ceux qui étaient plus aptes que lui à négocier et à conclure des accords politiques. L’héritier de Pyk avait abdiqué de son titre pour le laisser à sa soeur… Et s’il avait appuyé les négociations avec Daenerys Targaryen, il n’avait pas été celui qui avait conclu l’accord. Il avait également choisi de se battre pour la Dame de Winterfell. D’arrogant prince à âme brisée, Theon Greyjoy avait bien changé. Alors, lorsque Joséphine était venue vers lui, il avait été plus ou moins surpris. Il hocha poliment la tête.

- De même.

Les Fer-Nés n’étaient pas ceux qui s’encombraient le plus de politesse. Mais Theon avait grandi parmi les Stark, ce qui lui conférait un statut et une éducation différente. C’était l’une de raisons pour lesquelles il avait laissé le trône à sa soeur. Elle était une femme, mais elle était tout à fait capable de gouverner les Îles de Fer. Il ne connaissait, en revanche, pas énormément de choses sur les Marcheurs Blancs. Il en savait suffisamment pour armer ses hommes et se préparer à la bataille.

- Des Marcheurs Blancs. Un très ancienne menace tombée dans l’oubli jusqu’à récemment. Ils ont le pouvoir de ramener les morts à la vie, mais… différents. Ils peuvent nous réanimer parmi les leurs. Il est possible de les vaincre avec du feu ou certains matériaux précis.

Au fond, les affronter demeurait terrifiant. Mais Theon savait que c’était la bonne chose à faire. Pour la première fois, il était sûr de faire la bonne chose. De faire le bon choix. Il savait également qu’il était probable qu’il n’en revienne pas. Mais il pouvait l’espérer. Pour l’heure, sa mission consistait à aider Sansa à trouver des alliés.

- Nous n’avons pas encore quitté Erith parce que nous prenons le temps d’envisager nos options. Nous ciblons les royaumes les plus susceptibles d’accepter de nous aider, le temps presse, nous ne pouvons nous permettre de parcourir l’entièreté du continent.

Ils n’étaient pas idiots, ils savaient qu’ils ne pouvaient guère rester à Erith. Mais ils seraient plus rapides en prenant le temps d’analyser les meilleures destinations pour ne faire qu’un seul aller-retour, si cela était possible. Décidément, cette Joséphine de l’Inquisition avait déjà un plan bien rôdé. Mais pourquoi cherchait-elle à ce point des alliés, et à ce point à se faire des amis ? Theon fronça légèrement les sourcils.

- Vous semblez chercher une alliance avec beaucoup d’enthousiasme. De quoi avez-vous besoin ?

En tout cas, elle semblait avoir des impératifs assez conséquents. Theon n’était pas sûr que ce soit bon signe, d’avoir autant d’aplomb à la recherche d’alliés. Il valait mieux qu'il sache rapidement à quoi s'en tenir.

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We all need ally

feat @Josephine Montilyet

Theon ne pouvait décrire la terreur qu’impliquaient les Marcheurs Blancs sur les terres de Westeros. Lui-même était absolument terrifié à l’idée de se battre contre eux, mais il savait aussi que c’était là qu’était sa place. Pour une fois, il était réellement certain qu’il avait fait le bon choix. C’était la première fois qu’il trouvait sa place, la première fois qu’il ne doutait pas de son chemin. Il ne pouvait pas leur faire défaut maintenant.

- De l’acier valyrien. Fondu par les flammes d’un dragon. Certains parlent aussi de verredragon, une sorte de pierre volcanique. Ce sont des matériaux rares, les épées qui en sont composées sont peu nombreuses, et on ne peut en forger de nouvelles.

Pour des raisons simples : le verredragon devait se trouver sur un volcan, personne n’avait envie de se brûler. Et l’acier valyrien… Et bien, il n’existait plus que deux dragons, les deux enfants de Daenerys Targaryen. Ils n’avaient pas le temps de faire fondre de nouveaux fers. Et sans doute n’en avaient-ils pas le savoir, non plus. C’était un art qui s’était perdu avec les années. Les siècles. Il écouta attentivement le récit de Joséphine. Alors, c’était simplement un but pour son inquisition, qu’il cherchait. Les aider, c’était ça la monnaie d’échange, leur donner une véritable mission.

- Il serait dommage de laisser une telle organisation tomber dans l’oubli, en effet.

Theon, qui avait toujours eu du mal à trouver sa place, pouvait comprendre que l’on cherche à préserver l’endroit où le groupe où l’on se sentait bien. C’était la raison qui l’avait poussé à se battre pour Winterfell… Un château qu’il avait lui-même pris quelques temps plus tôt, signe d’une perdition et d’une arrogance sans nom. Un acte qu’il regrettait encore aujourd’hui, et qu’il avait très tôt regretté à l’époque déjà.

- Protègent-ils vraiment Erith, où se sentent-ils obligés de le faire parce que nous nous trouvons sur leurs terres ?

En réalité, ils auraient pu les attaquer. Theon se demandait pourquoi ils ne l’avaient pas fait. Il aurait sans doute été moins tendre. La plupart des rois de Westeros auraient été très vite au fait de cette anomalie.

- C’est une bonne suggestion. Mais il me faut en parler avec lady Sansa. C’est elle qui est aux commandes de l’opération.

Theon n’était ici qu’en qualité de garde personnel de la Dame de Winterfell. Ses yeux bleus cherchèrent la louve dans le campement, ils ne tardèrent pas à la trouver. Il savait toujours où elle se trouvait. C’était son devoir. Et par-dessus tout, il avait à coeur de la protéger. Pour autant, leur duo pouvait être particulier. Déjà, une femme aux commandes, ça ne courait pas les rues. Quant à son garde du corps, il avait un doigt en moins, le regard naturellement incertain.