out of the corner of my eye

Cornélia resta les yeux ouvert. Couché dans le lit qu’on lui avait offert dans ce vaisseau, elle pense. Elle pense toujours. Devant ses yeux défilent des informations qu’elle connait que trop bien. Son frère qui avait du vieillir, ses parents, ses amis, les garçons qu’elle avait laissé dans le vaisseau avant de se faire endormir pour si longtemps. Ou plutôt, être en pause ? Elle ne pourrait pas le dire. En réalité, son monde était l’un et l’autre, sommeil et plongée dans un autre monde numérique avec une I.A. comme seule compagnie.

Elle avait les yeux grands ouverts de celle qui ne dort pas, pourtant, dans un coin de sa conscience, elle savait être en train de dormir. Elle avait toujours cette sensation dans les rêves intermédiaires. Ceux qui se trouvent entre la conscience et l’inconscience. Ceux qui ne sont pas si logiques. Elle se lève. Endormi mais éveillé. Dans un entre deux particulier et qu’elle avait pris l’habitude de prendre. Depuis un moment, elle se sentait étrange. Elle sentait une odeur qui ne lui appartenait pas. Elle avait l’impression de ne pas être seule dans ses propres rêves.

Elle rejoint une pièce, qu’elle aurait aimé plus verdoyante, pleine de fleurs qui auraient embellit la zone, mais il n’y avait rien. Comme d’habitude. Elle tourne sur elle-même, les pieds nus… Avant d’entendre un son et de se retourner. Elle tomba nez à nez avec une… Elle penche la tête, un être. Cornélia n’avait pas réellement de base de comparaison. Elle savait simplement que la personne en face d’elle n’était pas un dawju, mais dans son rêve, elle pourrait être n’importe quoi. Elle se sentait attirer par elle. Elle se tourna complètement et s’approcha de ses pieds toujours nus et de sa petite robe d’été. Cornélia réfléchit.

- Je crois qu’on peut dire ça…, souffla-t-elle, j’ai été « repêché » récemment.

Elle repose les yeux sur l’inconnue.

- On dit qu’on ne peut rêver d’un visage que l’on n’a jamais vue… pourtant, je sais ne jamais t’avoir vue mais te connaître… qui es-tu ? se demanda la jeune femme en s’approchant.

Elle était toujours dans ce flou de rêve étrange. Elle se questionnait… mais pour elle, elle questionnait en réalité une partie de son subconscient qui pourrait lui transmettre des informations. Elle s’approche doucement, ses longs cheveux détachés et une curiosité sur le visage.

- Est-ce que tu étais avec moi dans le vaisseau esclave ? continua-t-elle. Non. Je ne crois pas non plus. Qui pourrais-tu être ?

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Peut-être la connaissait-elle ? Elle n’en savait rien. Il y avait une impression de connaissance entre elles. Peut-être qu’il y avait une donnée qui me manquait. Il y avait plusieurs souvenirs qui devenaient flous dans son esprit. Elle plissa les yeux, suspicieuse mais pas trop. Même si elle était une personne prudente, n’écoutant pas les apparences mais plus spécialement les faits, elle savait que l’inconnue était une amie. C’était perturbant pour elle qui n’avait pas réellement eu d’amis au cours de sa vie. Dans son village natal, elle connaissait tout le monde, mais l’amitié n’avait été ressentie que pour Mia, et seulement pour elle.

- Je m’appelle Cornélia. Je viens de Sabeos.

Ce qui n’était pas totalement la vérité. Sabeos était assez grand pour ne pas connaître tout le monde… mais elle pouvait se permettre cela pour le moment. Elle avait vécu parmi les garçons esclaves de toutes les espèces. Cornélia secoua la tête.

- Je ne connais pas le nom de mon vaisseau d’esclave mais il a été totalement anéanti par des pirates, peut-être.

Elle ne savait pas. Elle n’avait jamais compris qui était venu pour la libérer, en quelque sorte. Ce qu’elle avait cru comprendre était qu’un des esclaves était en réalité un prince et que sa garde était venue le chercher, sauf que tout était parti en vrille et on l’avait sauvé, elle. Ou peut-être pas. Qui pouvait le savoir sans avoir de preuve ? Cornélia se déplaça et s’assit, laissant ses jambes volaient au-dessus du sol.

- Je connais aussi ta voix. Elle me rappelle… Elle me rappelle la gentillesse, est-ce que c’est si étrange que cela ? Ce n’est pas tout à fait vrai ce que tu dis, il existe plusieurs cas de « rêves partagées ». On a peut être un lien neuronal entre nous, mais je ne comprends pas comment j’aurais pu avoir ça…

Elle finit par se lever, comme si elle ne pouvait pas rester immobile et tourna autour d’elle.

- Tu viens d’où toi ? Tu es loin ? Je veux dire, tu sais où tu te trouves où pas du tout ? Je pense pouvoir le trouver pour mon cas, si tu me laisses me réveiller et reviens, sinon j’avoue ne pas savoir si je pourrais te revoir.

Parce qu’elle était sûr, sans savoir pourquoi, qu’elle la connaissait et qu’elle devait la revoir, encore. Elle voulait réellement apprendre à connaître Hay Lin. Même son nom lui donnait l’impression de douceur.

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Cornélia ne s’était jamais posé la question sur son prénom, pour tout avouer. Elle savait qu’il était étrange pour le monde de l’univers, mais dans sa planète, tout le monde portait un prénom unique et étrange… ou alors était-ce simplement son village qui avait la règle de ne pas avoir deux personnes avec le même patronyme ? Elle ne s’y était jamais intéressée pour tout avouer.

- Je suis désolée pour ton vaisseau, fit-elle sincère.

Elle avait été délogé de son habitation une fois… et elle sait déjà que ça ne lui a pas plus. Alors l’être pour un vol, ça devait rendre fou. Cornélia n’était pas une personne matérielle réellement, bien qu’elle le soit plus maintenant qu’elle avait été déposséder de tous ses biens, alors elle ne pouvait qu’admettre le sentiment de perte quand il s’agit d’un navire que l’on gère. Cornélia haussa les épaules et continua de marcher à travers la pièce. Familière et nouvelle à la fois, le lieu lui donnait un étrange sentiment hors du temps. Il y avait cet aura dans l’air… et les gens de son espèce avait l’habitude de faire attention à l’atmosphère et ce que disait la terre et le vent.

- J’étais en stase pendant plusieurs années. Il est possible qu’il faille une certaine maturation. Un peu comme deux radios qui cherchent la bonne fréquence, se questionna-t-elle à voix haute.

Quand la jeune cyborg sembla paniqué à l’idée de l’oublier, Cornélia se rapprocha et sourit tout simplement. Elle fit un large sourire de ceux qui donnent l’impression qu’elle avait les réponses à chaque chose.

- Si je t’oublie au réveil, alors tout cela n’aura été qu’un rêve de plus. Mais si l’on se couche à nouveau et se retrouve, alors on finira par se souvenir.

Elle laissa la jeune femme se déplacer pour lui montrer le monde à travers une fenêtre. Le monde n’était pas ce qu’il devrait être. Elle observa le monde et la fresque. Elle était impressionnée. Elle essaya de toucher la fresque et le monde changea pour se retrouver directement dans la fresque, dans des couleurs de peinture qui fluctuent au rythme du vent.

- Nous sommes dans un rêve, j’imagine que l’on peut montrer tout ce qu’on veut.

Elle ferma les yeux, très fort, et alors qu’elle les ouvrit, son petit frère apparu. Il lui tendit un lance-pierre avant de rire pour s’enfuir dans l’immensité de la peinture.

- Et si nous choisissons un lieu pour nous retrouver. Je suis sur que l’équipage du Stargazer accepterait de nous réunir, si on peut.

En réalité, elle n’en sait trop rien… peut-être. C’était possible. Il fallait qu'elle demande.

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Cornélia, qui a appris être matérialiste depuis son retour à la vie, fit un sourire. Arcade lui a offert une radio de son poignet qu’elle garde contre son cœur quand elle se déplace au cas où quelqu’un viendrait à lui abîmer. Elle sait qu’une fois qu’elle considère quelque chose comme « sien » c’est à elle. Alors, un vaisseau qui lui appartient et qu’on démonte, elle aurait certainement mordu pas mal de personne. C’est cette idée qui l’a fait sourire, de voir Hay lin, qu’elle ne connait pas en la connaissant bien, morde une personne qui touche à ce qui lui appartient. La jeune femme a l’air moins possessive que la dawju. Même pour son dessin. Cornélia n’apprécierait pas que quelqu’un vienne dans sa fresque pour en rajouter un protagoniste… même si ce dernier est le plus parfait de tous les personnages de la terre et du monde. Elle a un peu de mal à caché l’amour débordant pour son petit frère…

Elle en a rêvé, de lui, depuis des jours et des jours. Mais à chaque fois, ce rêve n’est qu’un rêve de souvenir mêlés qui n’avaient ni queue ni tête. Là, elle se retrouve avec Kaz, mais dans un rêve différent, qui semble plus réel. Elle a l’impression qu’elle pourrait le toucher. Quand elle tend la main, il disparaît, et elle prend une seconde pour papillonner des yeux et tourner la tête. Elle le retrouvera et elle lui dira qu’elle l’aime et qu’elle ne compte plus jamais jamais jamais l’abandonner ! Elle se reconcentre à la question de la jeune femme. Cornélia ne sait pas du tout où elle se trouve. C’est Héra et Douxie qui gèrent tout ça… elle elle se fatigue à se promener entre les couloirs, et à venir voir Arcade pour qu’il lui apprenne des choses, mais sinon ? Elle pince ses lèvres.

- Je suis dans l’espace. On a dépassé une ceinture d’astéroïde verte, précise-t-elle alors que la vitre de leur rêve montre le spectacle en question, sinon je ne pourrais pas te le dire tout de suite.

Dans les rêves, elle ne peut pas inventer une réponse. Et son subconscient n’a pas la réponse à ça. Il faut qu’elle demande à quelqu’un de lui expliquer, au moins rapidement, la navigation et comment lire une carte de l’espace, parce que sinon elle ne sera pas sorti du caisson. Cornélia réfléchit avant de réaliser.

- Mais je peux te donner le numéro de fréquence d’urgence du Stargazer. Tu pourras envoyer un message, et comme c’est le numéro direct, il suffira de dire que tu me cherches. Et que tu n’es pas une marchande d’esclave.

Mais si une personne appelle pour lui demander de lui parler, alors Héra la fera appeler. Elle pourra alors lui expliquer qu’elle l’a rencontré dans son rêve. Et si Hay Lin est une méchante ? Cornélia n’y croit simplement pas. Son cœur est calme et son âme apaisé en sa présence. C’est comme si elle sait qu’elle peut lui faire confiance…. Et sa race aime suivre leur instinct, alors elle va le faire. Le rêve change et elles se retrouvent dans une pièce où Douxie parle. En tout cas, le souvenir. Et il finit par dire le numéro d’urgence. Cornélia se retourne.

- Tu penses que tu t’en souviendras ?

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- La ceinture de Jade ? répète Cornélia.

Les mots roulent sur sa langue, se fait note dans son esprit et tourne comme une commande qui aurait du mal à trouver ses actions précises. Non. Elle ne connait pas du tout la ceinture de Jade. Personne ne lui en a parlé… et si personne ne lui en a parlé avant maintenant, et qu’elle vient d’apprendre quelque chose dans un rêve… alors c’est que ce n’est pas réellement un rêve. Oh. Elle devra attendre demain pour demain à quelqu’un si c’est bien la ceinture de Jade… Qu’elle peut simplement avoir fait un amalgame de prénom, tout simplement… mais si ce n’est pas le cas, si elle n’a pas rêvé, alors Hay lin…

Que pourrait-elle être alors ? Et si la jeune femme n’est pas un rêve.. et si elle-même n’est pas un rêve… alors elles ont a une adresse et elles ont un numéro de téléphone. Elles ont les deux moyens de se retrouver… si elles ne se retrouvent pas, alors peut-être qu’elles n’existent pas ? Cornélia n’est pas sûre. Elle se demande si elle est réelle, c’est vraiment un questionnement de philosophie. Quand elle commence à voir trouble, elle se dit qu’elle a une migraine et que ça passera… mais est-ce qu’on est censé avoir mal dans un rêve ?

- Je n’oublierais pas !

Enfin… Elle va essayer avec tout ce qu’elle possède. Elle refait le visage de la jeune femme mentalement dans son esprit pour essayer de le brûler sous sa rétine.

- La magie n’existe pas, si ? se demande-t-elle à voix haute alors que la jeune femme semble disparaître de plus en plus.

Elle porte un regard sur ses propres doigts. Elle a l’impression de voir à travers. Et elle a l’impression de trembler. Elle a mal encore à la tête. Elle se demande comment elle pourra faire.

- Hay lin. On se retrouvera, d’accord ?

HRP – Comme tu as enclenché une disparition, donc là elle peut avoir disparu avant une réponse. Tu veux qu’on enchaine sur un autre rp ?