De tout ce qu’il pouvait se souvenir, Eren a toujours ressenti cette envie d’hurler à plein poumon. Enfermé entre des murs, enfermé dans une destinée qui ne peut être modifiée, enfermé dans sa propre faiblesse et surtout, enfermé par la liberté qu’il désire tant. Eren a toujours eu une rage de vivre difficilement contenue. Même si en réalité, il ne voulait pas simplement vivre, mais bien être libre ce qui fut finalement le déterminant de toute son existence. Il a toujours été quelqu’un de particulièrement impulsif et passionné, prêt à tout. Extrêmement soucieux pour ceux qui lui sont cher, il est capable d’absolument tout si ça lui permet de les sauver. Le rendant ainsi capable de mourir pour eux ou d’ôter des vies si besoin avec une violence extrême. Eren n’a d’ailleurs connu que ça, la violence. Son regard rendant le monde noir ou blanc, il a subi l’oppression des murs et des titans, puis a appris la réalité de leurs existences pour n’y découvrir qu’un nouvel ennemi prêt à encore leur privée de leur liberté. Malgré son attention envers ses amis, le gamin n’a jamais été doté d’une très grande empathie, plus enclin à prendre les choses à leur valeur brute, évaluant les situations par son propre jury sauf si quelqu’un lui pointe une contradiction sur sa propre façon de penser.

Si le jeune Jäger a souvent clamer vouloir exterminé tous les titans avec grande confiance, c’était surtout… pour cacher ses plus profondes insécurités. Dés que les choses tournaient mal, il a toujours porter le blâme sur lui-même et son incapacité à agir, à aider, à sauver, à se battre. Se voyant comme ce fardeau qui ne cause que du tort quoi qu’il fasse. Eren a déjà pensé à mettre fin à son existence face à la vérité. Il s’était d’ailleurs juré de ne plus que compter sur lui-même, refusant de déclencher la mort de quelqu’un d’autre pour le sauver.

En vieillissant, sa personnalité a changé. Quittant les allures de celui trop pris de passion et de colère, pleurait de rage, pour quelqu’un de plus stoïque qui semble ne laisser passer aucune émotion sur le visage. Comme s’il avait tué intérieurement l’espoir pour ne laisser que la fatalité de son existence, écrasé par ce futur qu’il a vu et qu’il ne peut fuir malgré toutes ses tentatives. Sa vision du monde n’a pas entièrement changé, il avait juste ouvert les yeux, que ce soit son peuple ou Mahr, ils étaient les mêmes mais ça ne changerait malheureusement pas ce qu’il allait faire. Ca ne le fera pas reculer sur le destin qui leur était réservé. C’était le prix à payer pour libérer son peuple et mettre un fine à ce cycle de violence. Il a toujours cru que des objectifs justes devaient parfois avoir besoin de moyen bien moins juste. Une vision erronée construite par des années et des années de souffrance, de perte et de violence inouï au sein de laquelle il a grandi, au sein de laquelle on lui a posé des responsabilités qu’il n’était absolument pas à même de porter et qu’il n’avait pas à porter.